Rémy's Tour - Détail de l'étape SENEGAL / Tambacounda, / 18-01-2008

Après avoir visité plusieurs villages de brousse et franchi, la frontière, par un petit sentier, Alain et moi avons rejoint Tambacounda, un point de passage important sur la route qui va au Mali.
En chemin, on a croisé plusieurs groupes de jeunes garçons, alignés au bord la route habillés en blanc, avec une espèce de bonnet péruvien sur la tête et tenant une longue baguette à la main. Ce sont de jeunes circoncis de la veille. Alain a assisté fortuitement à une cérémonie de ce type à Georgetown et pendant que nous campons nous entendrons a plusieurs reprises encore les tambours de la fête dans les villages alentour. Je remarque qu’ils se tiennent les jambes assez écartées.
Tambacounda est une ville très commerçante, peu de blancs, voire pas du tout. Je me balade beaucoup et personne ne s’occupe de moi, c’est très agréable. Alain a pris le train pour Bamako, moi je continue en vélo. Enfin, si j’arrive à le faire réparer.
Justement ce matin j’ai rendez vous avec le soudeur qui doit terminer la réparation débutée la veille, mais interrompue pour des ‘raisons techniques’. Je me suis installé dans une gargote pour prendre le café. Le gars est bien sur en retard (de deux heures), ça me donne le temps d’observer la place du marché.
Ca se met très doucement en route, une ou deux boutiques s'ouvrent. Des porcelets apparaissent. Douze en tout. Ils vont téter une truie, puis une autre indifféremment. Un lit, le travail d’un menuisier, est exposé au bord de la route, au milieu des détritus, Un porcelet vient faire ses besoins dessus/à coté. Au milieu de cette crasse, passent des femmes en talons hauts, habillées magnifiquement de couleurs vives, immaculées. Impressionnant paradoxe. En face de moi, dans une petite baraque en tôle, 3 ouvriers assis à même le sol, transforment en bandes de métal, des boites de conserve usagées.
Dans la gargote tout le monde est amical. Un jeune sénégalais me montre son cahier de lecture pour apprendre le Wolof. Le petit cuisinier se laisse prendre en photo, puis me montre sa carte d’identité guinéenne. Ici aussi ce sont les immigrés qui font les petits boulots. Un client m’invite a manger : des spaghetti bolognaise aux oignons, trop tôt pour moi ! Pour 150 CFA, j’ai droit a un café au lait concentre sucré aéré comme un thé a la menthe.
La réparation est terminée, mais il est trop tard dans la journée pour que cela vaille encore la peine de rouler. Je vais aller échanger mes derniers Dalassis chez Yacoub un commerçant très sympa puis j’irai a la boutique Internet de M Diallo, un entreprenant jeune papa. Il est en également prof de math. En tant que fonctionnaire, il doit enseigner 25 heures par semaine. Mais comme il s’occupe du parc informatique de son établissement, il a négocié une décharge et son temps d’enseignement a été réduit à 10h00. Grâce a cette décharge de 15 heures, il a pu se lancer dans le monde des affaires. Voila qui va faire parler dans les chaumières de certains profs de techno de mes connaissances.
Je traverse la ville, pour rentrer à mon hôtel. Des bandes d'enfants sillonnent les rues. Ils sont déguisés, en vieux, certains garçons en filles et certaines filles en garçons. Il tapent sur des bidons ou des boites de conserve : c’est le nouvel an musulman !

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