Toutes les étapes
par pays    
par dates  croissant
    décroissant
FRANCE, 22-10-08 
BOLIVIE, 06-07-08 
BOLIVIE, 04-07-08 
BOLIVIE, 30-06-08 
BOLIVIE, 28-06-08 
BOLIVIE, 26-06-08 
BOLIVIE, 24-06-08 
BOLIVIE, 22-06-08 
BOLIVIE, 21-06-08 
BOLIVIE, 18-06-08 
CHILI, 14-06-08 
CHILI, 08-06-08 
CHILI, 01-06-08 
CHILI, 31-05-08 
CHILI, 25-05-08 
CHILI, 22-05-08 
CHILI, 19-05-08 
CHILI, 17-05-08 
CHILI, 15-05-08 
ARGENTINE, 29-04-08 
ARGENTINE, 27-04-08 
ARGENTINE, 26-04-08 
ARGENTINE, 20-04-08 
CHILI, 18-04-08 
CHILI, 16-04-08 
ARGENTINE, 14-04-08 
CHILI, 11-04-08 
CHILI, 10-04-08 
ARGENTINE, 04-04-08 
ARGENTINE, 03-04-08 
ARGENTINE, 29-03-08 
CHILI, 16-03-08 
CHILI, 12-03-08 
CHILI, 10-03-08 
ARGENTINE, 05-03-08 
ARGENTINE, 03-03-08 
ARGENTINE, 01-03-08 
ARGENTINE, 29-02-08 
ARGENTINE, 26-02-08 
ARGENTINE, 25-02-08 
BRESIL, 20-02-08 
BRESIL, 18-02-08 
OCEAN ATLANTIQUE, 17-02-08 
OCEAN ATLANTIQUE, 14-02-08 
OCEAN ATLANTIQUE, 12-02-08 
OCEAN ATLANTIQUE, 11-02-08 
OCEAN ATLANTIQUE, 10-02-08 
ESPAGNE, 08-02-08 
ESPAGNE, 07-02-08 
FRANCE, 03-02-08 
FRANCE, 29-01-08 
MALI, 28-01-08 
MALI, 27-01-08 
MALI, 26-01-08 
MALI, 24-01-08 
MALI, 22-01-08 
MALI, 21-01-08 
MALI, 20-01-08 
SENEGAL, 18-01-08 
SENEGAL, 18-01-08 
SENEGAL, 17-01-08 
GAMBIE, 10-01-08 
GAMBIE, 10-01-08 
GAMBIE, 09-01-08 
SENEGAL, 04-01-08 
SENEGAL, 28-12-07 
GAMBIE, 25-12-07 
GAMBIE, 24-12-07 
GAMBIE, 23-12-07 
SENEGAL, 21-12-07 
GAMBIE, 21-12-07 
SENEGAL, 20-12-07 
MAURITANIE, 19-12-07 
MAROC, 18-12-07 
MAROC, 14-12-07 
MAROC, 09-12-07 
MAROC, 06-12-07 
MAROC, 05-12-07 
MAROC, 03-12-07 
MAROC, 30-11-07 
MAROC, 28-11-07 
MAROC, 27-11-07 
MAROC, 25-11-07 
MAROC, 20-11-07 
MAROC, 19-11-07 
MAROC, 18-11-07 
MAROC, 17-11-07 
MAROC, 16-11-07 
MAROC, 13-11-07 
MAROC, 07-11-07 
MAROC, 04-11-07 
MAROC, 02-11-07 
ESPAGNE, 28-10-07 
ESPAGNE, 27-10-07 
ESPAGNE, 26-10-07 
ESPAGNE, 24-10-07 
ESPAGNE, 22-10-07 
ESPAGNE, 21-10-07 
ESPAGNE, 20-10-07 
ESPAGNE, 18-10-07 
ESPAGNE, 17-10-07 
ESPAGNE, 16-10-07 
ESPAGNE, 15-10-07 
ESPAGNE, 14-10-07 
ESPAGNE, 13-10-07 
ESPAGNE, 12-10-07 
FRANCE, 11-10-07 
FRANCE, 10-10-07 
FRANCE, 09-10-07 
FRANCE, 08-10-07 
FRANCE, 07-10-07 
FRANCE, 06-10-07 
FRANCE, 05-10-07 
FRANCE, 04-10-07 
FRANCE, 03-10-07 
FRANCE, 02-10-07 
FRANCE, 30-09-07 
FRANCE, 29-09-07 
FRANCE, 28-09-07 
FRANCE, 27-09-07 
FRANCE, 26-09-07 
FRANCE, 25-09-07 
FRANCE, 24-09-07 
FRANCE, 23-09-07 
FRANCE, 22-09-07 
FRANCE, 21-09-07 
FRANCE, 20-09-07 
FRANCE, 19-09-07 
FRANCE, 18-09-07 
FRANCE, 17-09-07 
FRANCE, 15-09-07 
FRANCE, 12-09-07 
FRANCE, 11-09-07 
FRANCE, 09-09-07 
FRANCE, 07-09-07 
FRANCE, 04-09-07 
CHILI, 20-05-70 
CHILI, 15-05-70 
 
Les étapes de mon parcours
afficher textes  afficher images  


 
L'étape CHILI / Calama / 31-05-2008 en détails  

Je suis arrive hier vendredi a Calama, grande cite miniere de 125 000 habitants, situee au milieu du desert de l Atacama. Pour me facilter la redaction je mets des idees a la file, sur tout ce quiJe suis arrivé hier vendredi à Calama, grande cité minière de 125 000 habitants, située au milieu du désert de l Atacama. Pour me faciliter la rédaction je mets les idées à la file, sur tout ce qui m’a marqué :
Depuis que je suis en ville (et aussi à Antofagasta) chaque fois que je laisse mon vélo à l’extérieur d’une boutique, le vendeur ou les vigiles me disent de le rentrer et de le mettre à l’abri, même s’il est attaché. Les gens n’ont pas confiance en leurs concitoyens, ici. Je suis peut être trop innocent. Je m’approche de la Bolivie, pays pauvre qui a mauvaise réputation, en matière de vol. Mais bon ce n’est pas obligatoirement justifié.
Sur la route, les voitures se sont souvent arrêtées, beaucoup plus souvent qu’ailleurs, pour me proposer du stop (plusieurs fois chaque jour), me demander si tout allait bien, m’offrir à boire et à manger...
Quand je roule je passe mon temps à saluer les voitures et camions qui m’encouragent par des coups de klaxon, appels de phares, bras levés, aussi beaucoup plus que nulle part auparavant.
Il fait chaud, plus de 35 à 40 degrés au soleil. Pour l’instant les nuits ne sont pas froides, mais je suis quand même tombé malade, j’ai la gorge et le nez bien pris et j’ai un petit coup de soleil. J’étale tous ces petits déboires pour me rassurer et trouver des raisons à mes moyennes kilométriques plutôt faibles. Sur du goudron, avec un petit dénivelé constant (je suis passé du niveau de la mer à 2250m d’altitude, je roule 70 km (parfois moins) et puis stop, je suis claqué ! J’attends donc avec curiosité de voir mon organisme s’adapter et reprendre du poil de la bête.
En parlant de poil, je me suis laissé pousser la barbe, qui, surprise est bien poivre et sel, maintenant.
J ai eu un peu le vent dans le dos : je me suis de nouveau trompé de chemin, mais c’est pas grave j’ai grâce à ça fait du camping, dans des paysages magnifiques.
Les paysages ont de nouveau gagné en "amplitude", depuis que je suis passé au-dessus des 2000m. C’est à nouveau des horizons immenses.
Au crépuscule, l’horizon devient vaporeux et baigne dans une couleur violette, avec des volcans imposants en arrière fond, un beau spectacle.
Jamais mon vélo n’a été aussi chargé, presque 15 litres d'eau, j’en consomme 5 par jour environ.
Par prudence je ne me suis pas engagé directement sur les pistes sablonneuses qui traversent le désert. Mais demain je me lance je quitte le goudron pour atteindre les haut plateaux à 4900 m et voir les geysers du Tatio. J’ai parlé avec ma logeuse, il doit y avoir deux villages distants de 100 km sur la route, avec de l’eau. Je devrais donc ne pas partir trop chargé en eau, mais je me méfie, je crois que le vélo portera encore plus lourd que d'habitude. J’avancerais assez lentement je pense, j espère au moins que j’avancerai.
Pourquoi est ce que je ne me renseigne pas à l’office de tourisme ou à la municipalité ? Parce qu’ici tout ses services sont fermés le WE. Il me reste les carabiniers. Mais j’en ai un peu marre de demander dans mon presque inexistant castillan des renseignements que les gens ne sont de toutes façon pas à même de me donner parce qu’ils se déplacent toujours en voiture et ne peuvent se mettre à la place d’un cyclo-voyageur. J’y vais tout simplement et on verra.
Sur la route, c’est un ballet constant de véhicules liés à l’exploitation minière. Plein de pick ups qui escortent des camions citernes aux chargements d’acide sulfurique, chlorhydrique, des camions qui transportent des machines, des canalisations. Le plus impressionnant a été le passage d’un 36 tonnes qui avait pour tout chargement une benne (une benne pour un engin géant de la mine, qui en largeur doit faire la taille de huit cabines de 36 t). Elle était posée sur sa remorque et elle prenait toute la largeur de la route. Le camion roulait tout simplement au milieu de la voie et les autres véhicules s’écartaient sur son passage. Suivaient ensuite d’autres camions-remorque qui transportaient les pneus du camion benne : trois pneus par remorque, pas plus.
Tout ça m’a donné envie d’aller voir la mine où évoluent ces camions bennes gigantesques. C’est une mine de cuivre au nord de Calama. Une mine à ciel ouvert, un cratère de 4 km de diamètre et de 1 km de profondeur. Mais bien sur pas de visites le WE...
Au début du siècle, la principale richesse du pays était le salpêtre, appelé l "or blanc". Son exploitation s est arrêté dans les années 1920/1930, suite à la mise au point du salpêtre artificiel. Des "villes fantômes" s’éparpillent tout le long de la route. Ce sont les anciens sites d’exploitation, les anciennes • "officinas". Les conditions de travail étaient très dures. Une forme d esclavage, les mineurs qui vivaient avec leur famille à côté de la mine était payés en "fichas" et non pas en argent. Les fichas leur permettaient ensuite de faire leurs achats dans les "pulperias", les magasins de la mines auprès desquels ils s endettaient très vite... J’ai appris que certaines officinas ont été transformées en camp de détention/concentration pour les prisonniers politiques sous le régimes des colonels dans les années 1970. L’horreur se perpétue.
J ai visité, en cours de route, l’une ou l’autre de ces officinas, qui employaient de 1000 à 3000 mineurs. Sentiment de désolation et de malaise. Pour un être humain visiter ce genre de lieu c’est être mis en face de l’échec de son espèce, c’est une drôle d’impressions je l’explique peut être mal.
J’ai fini le livre, que Woijtek m’a offert pour m’aider à saisir l’âme sud américaine "The power and the glory" de Graham Greene. Ca fait du bien de lire un livre en anglais, où tu ne comprends pas tous les mots, ça change des Tom Clancy.
Le roman parle de religion, de misère humaine et de pauvreté ... et de Grace, je crois. J’ai eu du mal avec le premier chapitre, puis je m’y suis remis et j’ai bien accroché. Je le conseille.
Surtout il est entré en coïncidence avec une des expériences les plus marquantes de mon voyage. J’ai hésité avant d’en faire état sur le site.
Sur le bord de la route au milieu des officinas abandonnées, il y avait aussi un pueblo, important, assez étendu avec de gros murs en adobe, pour la majorité encore debout. Et derrière, un cimetière. Assez grand lui aussi. Beaucoup de croix en bois ou en fer, très rapprochées, les unes sur les autres, presque une forêt ou un champ de bataille. Quelques "lits cages" pour délimiter certaines tombes, quelques unes construites en dur, un caveau, pour le reste des petits monticules de terre durcie par le soleil. Sur les croix la plupart des noms se sont effacés. Sur une de ces croix, au nom oublié, a été pourtant accroché un carton sur lequel est marqué que tes "companedros" sont venus te visiter, en 1995. Les tombes les plus récentes sont de 1951. C’est un cimetière de mineurs, les fleurs sont en métal, les brindilles sont des ressorts. Dans cet endroit, j’ai ressenti encore plus la finitude de la vie humaine, l’injustice que l’on peut ressentir face à la mort et surtout comme les petits conflits, jalousies et autres insatisfactions de notre quotidien ont peu de poids, en réalité.
Mais bien plus, en me promenant au milieu des tombes, j’ai eu le droit de passer à un stade supérieur, dans mes considérations. Toutes les tombes en dur avaient été profanées. Les cercueils ouverts, souvent brisés. Au début je n ai pas voulu regarder. Puis je m y suis résolu, pas par voyeurisme, plutôt pour me forcer à contempler l’abîme. J ai vu, une vieille chaussure d’enfant, des cranes brisés, un bras momifié aux ongles, blancs et longs ...
Ces tombes ont certainement été ouvertes pour voler les bijoux des morts.
J ai contemplé la mort elle même, spectacle que notre société cherche à cacher, aseptiser. Mais au delà de cela, ces cercueils brisés, mal refermés, non remis en place ont matérialisés à mes yeux, la part la plus sombre de l’homme. La part qui fait que l’être humain est capable d actions terribles. Des actions, qui par leur horreur même doivent nous faire prendre leurs auteurs en pitié.
Cet épisode, n’est en fait qu’une espèce de point d orgue. Tout le voyage, m’a confronté à d autres réalités. D’autres réalités que celle de l’occidental qui vit dans une abondance incroyable, et qui ne s’en rend même pas compte. Il ne s’en rend pas compte car il est stressé, poussé dans une course aveugle à la consommation (une course aveugle à la finitude et à la mort). Insatisfait, il accorde une importance complètement disproportionnée aux tracasseries du quotidien (est-ce que l inspecteur pédagogique va bien me noter ?). Et gaspille le formidable cadeau qu’est simplement d être en vie.
J’espère que les leçons que j’ai tirées de se voyage vont perdurer, une fois revenu.
Voila, j’ai parlé de manière pontifiante, pour dire des choses évidentes, mais comme beaucoup de gens le savent il me faut toujours beaucoup de temps et ces choses évidentes il m’a fallu beaucoup de temps pour les approcher.
Voila, bon, je suis un peu gêné maintenant, plein de bonnes choses à vous.
m a marque :
Depuis que je suis en ville (et aussi a Antofagasta) chaque fois que je laisse mon velo a l exterieur d une boutique, le vendeur ou les vigiles me disent de le rentrer et de le mettre a l abri, meme s il est attache. Les gens n ont pas confiance en leur concitoyens, ici. Je suis peut etre trop innocent. Je m approche de la Bolivie, pays pauvre qui a mauvaise reputation, en matiere de vol. Mais bon ce n est pas obligatoirement justifie.
Sur la route, les voitures se sont souvent arretees, beaucoup plus souvent qu ailleurs, pour me proposer du stop (plusieurs fois chaque jour), me demander si tout allait bien, m offrir a boire et a manger...
Quand je roule je passe mon temps a saluer les voitures et camions qui m encouragent par des coups de klaxon, appels de phares, bras leves, aussi beaucoup plus que nulle part auparavant.
Il fait chaud plus de 35 a 40 degres au soleil. Pour l instant les nuits ne sont pas froides, mais je suis quand meme tombe malade, j ai la gorge et le nez bien pris et j ai un petit coup de soleil. J etale tous ces petits deboires pour me rassurer et trouver des raisons a mes moyennes kilometriques plutot faibles. Sur du goudron, avec un petit denivele constant ( je suis passe du niveau de la mer a 2250m d altitude, je roule 70 km (parfois moins) et puis stop, je suis claque ! J attends donc avec curiosite de voir mon organisme s adapter et reprendre du poil de la bete.
En parlant de poil, je me suis laisse pousser la barbe, qui surprise est bien poivre et sel, maintenant.
J ai eu un peu le vent dans le dos : je me suis de nouveau trompe de chemin, mais c est pas grave j ai grace a ca fait du camping dans des paysages magnifiques.
Les paysages ont de nouveau gagner en "amplitude", depuis que je suis passe audessus des 2000m. C est a nouveau des horizons immenses.
Au crepuscule, l horizon devient vaporeux et baigne dans une couleur violette, avec des volcans imposants en arriere fond, un beau spectacle.
Jamais mon velo n a ete aussi charge, presque 15 litres d eau, j en consomme 5 par jour environ.
Par prudence je ne me suis pas engage directement sur les pistes sablonneuses qui traversent le desert. Mais demain je me lance je quitte le goudron pour atteindre les haut plateaux a 4900 m et voir les geysers du Tatio. J ai parle avec ma logeuse, il doit y avoir deux villages distants de 100 km sur la route, avec de l eau. Je devrais donc ne pas partir trop charge en eau, mais je me mefie, je crois que le velo portera encore plus lourd que d habitude. J avancerais assez lentement je pense, j espere au moins que j avancerai.
Pourquoi est ce que je ne me renseigne pas a l office de tourisme ou a la municipalite ? Parce qu ici tout ses services sont fermes le WE. Il me reste les carabiniers. Mais j en ai un peu marre de demander dans mon presqu inexistant castillan des renseignements que les gens ne sont de toutes facon pas a meme de me donner parce qu ils se deplacent toujours en voiture et ne peuvent se mettre a la place d un cyclo-voyageur. J y vais tout simplement et on verra.
Sur la route c est un ballet constant de vehicules lies a l exploitation miniere. Plein de pick up qui escortent des camions citernes aux chargement d acide sulfurique, chlorhydrique, des camions qui transportent des machines, des canalisations. Le plus impressionnant a ete le passage d un 36 tonnes qui avait pour tout chargement une benne. Elle etait posee sur sa remorque et elle prenait toute la largeur de la route. Le camion roulait tout simplement au milieu de la voie et les autres vehicules s ecartaient sur son passage. Suivaient ensuite d autres camions qui transportaient les pneus du camion benne : trois pneu par remorque, pas plus.
Tout ca m a donne envie d aller voir la mine ou evoluent ces camions bennes gigantasques. C est une mine de cuivre au nord de Calama. Une mine a ciel ouvert, un cratere de 4 km de diametre et de 1 km de profondeur. Mais bien sur pas de visites le WE...
Au debut du siecle la principale richesse du pays etait le salpetre, appele l "or blanc". Son exploitation s est arrete dans les annees 1920/1930, suite a la mise au point du salpetre artificiel. Des "villes fantomes" s eparpillent tout le long de la route. Ce sont les anciens sites d exploitation, les anciennes ·officinas". Les conditions de travail etaient tres dures. Une forme d esclavage, les mineurs qui vivaient avec leur famille a cote de la mine etait payes en "fichas" et non pas en argent. Les fichas leur permettaient esuite de faire leurs achats dans les "pulperias", les magasins de la mines aupres desquels ils s endettaient tres vite...
J ai visite en cours de route l une ou l autre de ces officinas qui employaient de 1000 a 3000 mineurs. Sentiment de desolation et de malaise. Pour un etre humain visiter ce genre de lieu c est etre mis en face de l echec de son espece, c est une drole d impression je l explique peut etre mal.
J ai fini le livre que Woijtek, m a offert pour m aider a saisir l ame sud americaine "The power and the glory" de Graham Greene. Ca fait du bien de lire un livre en anglais ou tu ne comprends pas tous les mots, ca change des Tom Clancy.
Le roman parle de religion, de misere humaine et de pauvrete ... et de grace, je crois. J ai eu du mal avec le premier chapitre, puis je m y suis remis et j ai bien accroche. Je le conseille.
Surtout il est entre en coincidence avec une des experiences les plus marquantes de mon voyage. J ai hesite avant d en faire etat sur le site.
Sur le bord de la routes au milieu des officinas abandonnees, il y avait aussi un pueblo, important, assez etendu avec de gros murs en adobe, pour la majorite encore debouts. Et derriere, un cimetiere. Assez grand lui aussi. Beaucoup de croix en bois ou en fer, tres rapprochees, les unes sur les autres, presqu une foret ou un champ de bataille. Quelques "lits cages" pour delimiter certaines tombes, quelqu unes construites en dur, un caveau, pour le reste des petits monticules de terre durcie par le soleil. Sur les croix la plupart des nom se sont effaces. Sur une de ces croix, au nom oublie, a ete pourtant accroche un carton sur lequel est marque que tes "companedros" sont venus te visiter, en 1995. Les tombes les plus recentes sont de 1951. C est un cimetiere de mineurs, les les fleurs sont en metal, les brindilles sont des ressorts. Danc cet endroit, j ai ressenti encore plus la finitude de la vie humaine, l injustice que l on peut ressentir face a la mort et surtout comme les petits conflits, jalousies et autres insatisfactions de notre quotidien ont peu de poids, en realite.
Mais bien plus, en me promenant au milieu des tombes, j ai eu le droit de passer a un stade superieur, dans mes considerations. Toutes les tombes en dur avaient ete profanees. Les cercueils ouverts, souvent brises. Au debut je n ai pas voulu regarder. Puis je m y suis resolu, pas par voyeurisme, plutot pour me forcer a contempler l abime. J ai vu, une vieille chaussure d enfant, des cranes brises, un bras momifie aux ongles, blancs et longs ...
Ces tombes ont certainement ete ouvertes pour voler les bijoux des morts.
J ai contemple la mort elle meme, spectacle que notre societe cherche a cacher, aseptiser. Mais au dela de cela, ces cercueils brises, mal refermes, non remis en place ont materialises a mes yeux, la part la plus sombre de l homme. La part qui fait que l etre humain est capable d actions terribles. Des actions qui par leur horreur meme doivent nous faire prendre leurs auteurs en pitie.
Cet episode, n est en fait qu un espece de point d orgue. Tout le voyage, m a confronte a d autres realites. D autre realites que celle de l occidental qui vit dans une abondance incroyable, et qui ne s en rend meme pas compte. Il ne s en rend pas compte car il est stresse, pousse dans une course aveugle a la consommation (une course aveugle a la finitude et a la mort). Insatisfait, il accorde une importance completement disproportionnee aux tracasseries du quotidien (est ce que l inspecteur va bien me noter ?). Et gaspille le formidable cadeau qu est simplement d etre en vie.
J espere que les lecons que j ai tirees de se voyage vont perdurer, une fois revenu.
Voila j ai parle de maniere pontifiante, pour dire des choses evidentes, mais comme beaucoup de gens le savent il me faut toujours beaucoup de temps et ces choses evidentes il m a fallu beaucoup de temps pour les approcher.
Voila bon je suis un peu gene maintenant, plein de bonnes choses a vous.

coucher violet
Officina 57
Officina 58
Cimetiere
Cimetiere 70
Une solution pour Isa 94
Un resume d Antofagasta 97
Antofagasta 98
En quittant Antofagasta
Ier camping banlieu Antofagasta 06
Pub 11
Pub 12
Au bord de la route, remarquer le role de l eau
Pub 17
La panamericaine, tout droit jusqu en Alaska !
bASE DE CERO mONTE
Luis et son Camiones
Ici aussi ...
Le desert
Desert et acide sulfurique
Desert 48
Desert 50
Des pneus maousses
Desert 499
Pour Christophe
Camping
Tchou tchou
La benne
Importance de l eau
Sous le tropique du capricorne !
Dans un village
Dans un village
Avec mes nouvelles lunettes !
Poivre et sel
Desert
Desert
Desert
Desert avec volcan  !


Les commentaires laissés par les visiteurs

Franzi / 25-03-11
Salut Rémy,
C'est trop beau, je suis avec toi et je pense à toi très fort :-)
Bisous
Franzi
cliquez pour agrandirJérôme / 15-06-08
Malgré l'atmosphère grave et profonde je me dois de faire mon "lourd" (La comédie cotoie bien la tragédie dans la vie des hommes).
Je trouve que tu ressembles à l'ex entraineur de Manaudou sur la photo intitulée "avec mes nouvelles lunettes"...
Régis / 14-06-08
Ce billet m'a beaucoup touché. Je partage complètement ce point de vue et c'est si facilement oublié, pourtant.
Merci de nous faire partager ce voyage qui semble te transformer.
Régis / 13-06-08
Ce billet m'a beaucoup touché. Je partage complètement ce point de vue et c'est si facilement oublié, pourtant.
Merci de nous faire partager ce voyage qui semble te transformer.
ARSINOE / 03-06-08
salut Rémy ;

ça fait du bien de te lire , même ( ou surtout ) ici !! on profites un peu de ton voyage, de tes méditations ......le tout est intéréssant et enrichissant.
Continues .
Rémy / 31-05-08
Hallo Remy,
Conny hat mich gerade noch erinnert ,daß Du heute Geburtstag hast, wir wünschen Dir alles Gute und hoffen Dich bald wieder zu sehen. Ein Anstrengender Arbeitstag liegt hinter uns " Du würdest sagen nichts zu tun und trotzdem waren 2500 Personen im Bad, aber es war gemütlich, nur angenehme Franzosen und wir freuen uns wenn Du wohlbehalten zurück kommst.

Hallo Conny und Werner,
Danke fur meinen Geburtstag. Ich freue mich dass nur Franzosen jetzt ins Bad kommen, oder wolltest du sagen dass die unangeehmen Leuten die manchmal da waren, waren nur Franzose ?
Ich freue mich auch wieder euch bald zu sehen, und auch die andere Arbeiter vom Bad ( und auch die Kasiererin die sich so einfach nervt)
Rémy / 31-05-08
Bonjour Valerie, merci pour ton mot, merci d avoir pris le temps de l ecrire et merci pour ta comprehension.


Ajouter un commentaire


Si vous avez des informations supplémentaires ou un avis sur cette étape,
vous pouvez y ajouter un commentaire et des images :


Nom*
Commentaire*
Photo 1 jpg<2Mo
Photo 2 jpg<2Mo