Rémy's Tour - Détail de l'étape MAROC / Asni / 16-11-2007

L'aventure commence un peu plus.
Je quitte Marrakech mercredi midi. La route n'est pas terrible, chaud, circulation et moi qui atteinds une moyenne kilométrique minable, moyenne qui diminue encore en cours de journée. Les 15 jours sans vélo se font sentir.
La cohabitation avec les autres véhicules se passe bien. Quand la place manque, un klaxon t'avertit et tu vas sur le bas côté. Quand il y a assez de place on te double en s'écartant largement.
La route grimpe doucement et le paysage devient montagneux, avec une route qui serpente. J'avance et dépasse le dernier village avec hôtel. La nuit tombe, je commence à chercher un coin pour monter ma tente. Une maison de l'autre côté de la route ressemble à un bâtiment officiel, genre garde chasse. Je m'approche, malheur, deux gros chiens surgissent. Je pédale comme un fou, je mouline même parce que j'étais entrain de grimper et que dans la panique j'oublie de changer de vitesse. Les voitures derrière klaxonnent après moi et les chiens puisqu'on est au milieu de la route. Les sales clebs sont endurants et risquer de se faire écraser par une voiture ne les arrête pas. Enfin au bout d'un bon kilomètre, ils lâchent prise. Ouf !
Qu'est-ce que j'aurais fait si la montée avait été plus forte et que la fuite se révélait impossible ? Je détache mon petit fanion à l'arrière de la remorque, récupère la tige d'un mètre cinquante en fibre de verre et la coince sur mon porte-bagages arrière. Me voilà équipé en cas d'urgence.
Il fait complètement nuit. Je sors ma frontale et ma lumière arrière. En montée, pas de problème, quand ça descend, c'est plus chaud. Enfin j'arrive sans trop d'encombres à Asni. Il y a un barrage de la gendarmerie royale sur la route. Je leur demande s'il y a un endroit pour dormir, ils me disent que non, (sauf un hôtel pour milliardaires qui appartient à Virgin, je joins des photos pour mes amis romantiques qui voudraient faire un cadeau). J'espère que les gendarmes vont me proposer un hébergement. Raté, ils me disent d'aller voir à la maison des jeunes du village. Sur le chemin je passe devant la caserne de gendarmerie. Je retente ma chance, mais le commandant m'explique qu'il ne peut pas laisser un civil monter sa tente dans une enceinte militaire. Voyant mon embarras il trouve une solution : je n'ai qu'à m'installer à côté du barrage routier, je serais ainsi à l'abri. Cool !
De retour au barrage, les gendarmes font un peu la gueule, mais ça s'arrange très vite. L'un d'eux, Saïd m'indique où monter la tente. Après m'être installé, je vais rejoindre les gendarmes. C'est très amical, ils m'offrent à boire et à manger et acceptent poliment quelques dattes. On discute longtemps de la vie en général et de celle de gendarme en particulier, des enclaves espagnoles au Maroc, de nos familles. C'est vraiment agréable. Je vais ensuite me coucher et passe une très bonne nuit.
Je remercie encore la Gendarmerie Royale Marocaine pour sa compréhension et son accueil.

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