Rémy's Tour - Détail de l'étape MAROC / Taroudannt / 18-11-2007

Je démarre tôt, après un thé à la menthe avec le cafetier. Pendant la montée, j'observe la vie dans les derniers villages accrochés à la montagne. La veille j'ai vu une famille, sur la route : le mari sur la mule pendant que la femme marchait derrière. Et cela se confirme, ce sont les femmes qui se lèvent les premières, pour aller chercher l'eau à la rivière... (Je pense qu'Isabelle va avoir du mal à se retenir sur ses commentaires)
Le Maroc connaît d'ailleurs une période de sècheresse, et la veille, à la grande prière du vendredi, tout le royaume a prié pour la venue de la pluie.
Comme je l'ai dit hier, pour le brave Français que je suis, traverser cette vallée c'est pénétrer dans un autre univers, plus ancien. J'ai l'impression que pour les habitants le temps a une autre "consistance" : il y a moins d'activités, donc chaque chose est faite plus lentement. La personnification de tout cela c'est le berger assis sur un rocher et qui surveille son troupeau de chèvres, au milieu du paysage aride. On essaye de discuter, mais il ne parle pas français, bien sûr.
La route est assez impressionnante, avec pleins de lacets et de virages aveugles. Elle est qualifiée de dangereuse par les guides touristiques. Dangereuse pour les voitures surtout, qui, si elles vont trop vite, peuvent à la sortie d'un virage se trouver face à une congénère et, sur un mauvais réflexe, finir au fond du ravin. C'est justement arrivé ce matin...
J'arrive en haut du col et le paysage de l'autre côté est grandiose, royal, époustouflant et toutes ces sortes de choses. Je fais la descente (45 km) en compagnie d'un couple de cyclos belges qui m'ont rattrapé en haut du col.
Laure et Jérôme ne sont pas des amateurs. Vraiment expérimentés, ils ont déjà fait pleins de voyages à vélo (Inde, Népal, Mongolie...), savent réduire les bagages au minimum et tenir une vraie moyenne kilométrique, puisque mes 80 km journaliers sont un minimum pour eux.
La descente, elle aussi, est royale, paysages magnifiques encore, avec la route qui serpente devant nous. Un bon spot pour cycliste dirais-je.
On se sépare à la fin de la descente, eux continuent vers le Moyen Atlas et moi vers la côte. J'ai un petit pincement de cœur de me retrouver seul, mais ça passe vite.
Je me dirige sur Taroudannt, où comme un bien organisé j'arrive de nuit et sans avoir réservé d'hôtel. La spécificité de Taroudannt, c'est que la ville n'a jamais servi de centre administratif sous le protectorat français. Il n'y a pas de grands axes, que des petites rues relativement tortueuses. Mais, après quelques moments désagréables avec des gamins chapardeurs trop intéressés par ma remorque, je me trouve une chambre d’hôtel pas trop chère.

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