Rémy's Tour - Les étapes effectuées

Driss a mis en place une chaîne de l'hospitalité et Rachid, un de ses amis m'a accueilli, à Sidi Ifni.
Toujours la même générosité, Rachid se met en quatre "avec plaisir" (c'est l'une de ses expressions favorites) pour que "je me sente comme chez moi". Il prend tout en charge et sa façon de faire est "magnifique" pour prendre cette fois à mon compte ses mots quand il parle de mon voyage.
J'ai fait une centaine de km le long de la mer. je joins les photos et je vous en raconterai plus bientôt.

MAROC / Tiznit / 27-11-2007

Je goûte depuis deux jours à l'hospitalité marocaine. Je suis hébergé par Halima, la soeur de Meryem notre prof d'Arabe au collège Jacques Twinger.
En matière d'hospitalité, je prends des leçons. En tant qu'invité, je suis au centre d'une atmosphère d'attention et de gentillesse constante. Et tout ça renforcé par la chaleur d'une famille marocaine, qui respire le bonheur et la joie de vivre.
Quelques exemples pour illustrer le propos. Quand j'arrive à Tiznit, il fait déjà nuit, pourtant Halima prend son vélo et m'attend (un certain temps, je pense ) le long de la route que je dois emprunter pour m'emmener ensuite jusqu'à chez elle. La conversation est ouverte, on y rend discrètement hommage à la culture française, celle de l'invité. Lors des repas, je suis l'objet de 1000 attentions. Au dessert, Driss, le mari d'Halima, me pèle, les mandarines, les grenades à répétition ...
Et tout ça dans une ambiance chaleureuse de famille marocaine où les enfants sont à la fois choyés et impeccablement éduqués.
Je voulais depuis Marrakech aller au Hammam, mais tout seul je n'osais pas franchir le pas. Sans même que je le demande Driss me l'a proposé, dès ma descente de vélo. J'ai eu droit à l'intégrale, avec un masseur qui pour terminer m'a aussi fait faire des étirements que je dirais ... virils.
Le lendemain j'ai pu accompagner Halima à son travail. Elle est aussi prof de sport. J'ai été accueilli par ses collègues. J'ai eu l'impression de me retrouver avec les collègues de Twinger, exactement le même genre d'ambiance.
Puis j'ai assisté à un cours de physiques (exactement les cours que j'ai suivis il y a 25 ans) et un cours d'arts plastiques (avec très peu de moyens matériel). Est-ce que je dois dire que les élèves sont bien plus respectueux et calmes que chez nous ?
Merci encore une fois à la famille de Driss et de Halima (et à Meryem qui m'a mis en contact avec eux). Ca a été un des moments les plus intéressants du voyage, avec une rencontre avec la vraie vie marocaine, j'ai été un peu moins touriste cette fois ci.
Je vais maintenant redémarrer et suivre la route côtière vers le Sud. Il paraît que l'étape que je vais faire aujourd'hui est l'une des plus belles...
A bientôt. Les photos de Tiznit seront bientôt sur le site.

MAROC / Agadir / 25-11-2007

J'ai passé quelques jours chez la soeur d'Agnès à Agadir. Je quitte aujourd'hui Ghislaine, Denis, Antoine et Emma pour Tiznit. Je dirais simplement que j'ai du mal à partir tellement j'ai été bien accueilli. Merci à toute la famille et peut être à bientôt en Alsace. Bonne suite à tous en tout cas et je vous souhaite le meilleur.

MAROC / Agadir / 20-11-2007

Repos et glande, j'attends un nouvelle appareil photo qui doit me parvenir de France, jeudi.
Agadir, c'est la plage et le soleil, je vais me forcer à aller m'étendre sur une serviette au bord de la mer.

$L\'Agadir Beach Club pour Barbara$

MAROC / Agadir / 19-11-2007

Je fais du tourisme le matin à Taroudannt, qui a encore toutes ses murailles (et plein de calèches) et plein de jardins privés d'où surgissent de magnifiques palmiers.
Je discute avec les commerçants, me renseigne chez le ferrailleur de la possibilité de faire monter un porte-bagages à l'avant de mon vélo, parce que je commence à trouver ma remorque vraiment peu pratique.
Ensuite c'est le départ pour Agadir, ce coup-ci j'ai réservé un hôtel. La route, c'est presque une autoroute, les 40 premiers kilomètres sont super faciles et avalés en 1h30. Les voitures et camions me doublent très au large, tout est parfait, si ce n'est le paysage qui est très monotone.
Je reçois beaucoup d'encouragements le long de la route et je fais parfois la course avec des cyclistes marocains.
Les 40 km suivants sont vent de face, je ne fais plus la course, mais je colle la roue des cyclistes devant moi, mais il n'y en a pas beaucoup, malheureusement.
Enfin les 10 derniers km se font dans la pollution de la circulation périphérique d'Agadir, très désagréable.
J'en arrive à me dire qu'au lieu de vouloir absolument faire un itinéraire en vélo autour du monde, il serait peut être plus judicieux d'utiliser les transports en commun pour aller d'un beau spot à un autre et de faire du vélo à chaque étape. Mais c'est plus d'organisation et puis le côté un peu têtu ou borné de la 1ère idée me va mieux.

MAROC / Taroudannt / 18-11-2007

Je démarre tôt, après un thé à la menthe avec le cafetier. Pendant la montée, j'observe la vie dans les derniers villages accrochés à la montagne. La veille j'ai vu une famille, sur la route : le mari sur la mule pendant que la femme marchait derrière. Et cela se confirme, ce sont les femmes qui se lèvent les premières, pour aller chercher l'eau à la rivière... (Je pense qu'Isabelle va avoir du mal à se retenir sur ses commentaires)
Le Maroc connaît d'ailleurs une période de sècheresse, et la veille, à la grande prière du vendredi, tout le royaume a prié pour la venue de la pluie.
Comme je l'ai dit hier, pour le brave Français que je suis, traverser cette vallée c'est pénétrer dans un autre univers, plus ancien. J'ai l'impression que pour les habitants le temps a une autre "consistance" : il y a moins d'activités, donc chaque chose est faite plus lentement. La personnification de tout cela c'est le berger assis sur un rocher et qui surveille son troupeau de chèvres, au milieu du paysage aride. On essaye de discuter, mais il ne parle pas français, bien sûr.
La route est assez impressionnante, avec pleins de lacets et de virages aveugles. Elle est qualifiée de dangereuse par les guides touristiques. Dangereuse pour les voitures surtout, qui, si elles vont trop vite, peuvent à la sortie d'un virage se trouver face à une congénère et, sur un mauvais réflexe, finir au fond du ravin. C'est justement arrivé ce matin...
J'arrive en haut du col et le paysage de l'autre côté est grandiose, royal, époustouflant et toutes ces sortes de choses. Je fais la descente (45 km) en compagnie d'un couple de cyclos belges qui m'ont rattrapé en haut du col.
Laure et Jérôme ne sont pas des amateurs. Vraiment expérimentés, ils ont déjà fait pleins de voyages à vélo (Inde, Népal, Mongolie...), savent réduire les bagages au minimum et tenir une vraie moyenne kilométrique, puisque mes 80 km journaliers sont un minimum pour eux.
La descente, elle aussi, est royale, paysages magnifiques encore, avec la route qui serpente devant nous. Un bon spot pour cycliste dirais-je.
On se sépare à la fin de la descente, eux continuent vers le Moyen Atlas et moi vers la côte. J'ai un petit pincement de cœur de me retrouver seul, mais ça passe vite.
Je me dirige sur Taroudannt, où comme un bien organisé j'arrive de nuit et sans avoir réservé d'hôtel. La spécificité de Taroudannt, c'est que la ville n'a jamais servi de centre administratif sous le protectorat français. Il n'y a pas de grands axes, que des petites rues relativement tortueuses. Mais, après quelques moments désagréables avec des gamins chapardeurs trop intéressés par ma remorque, je me trouve une chambre d’hôtel pas trop chère.

MAROC / Montée du col de Tizi n' Test / 17-11-2007

Après avoir dit au revoir aux gendarmes, je m’arrête au premier café du village. Je discute longtemps avec Hassan, qui n'est malheureusement que le tenancier et non pas le propriétaire du café. Sinon, il m'aurait fait un prix plus démocratique bien sûr. On parle longtemps du Maroc et de la culture berbère. J'achète un appareil photo jetable et je démarre.
Le paysage, les conditions de vie des gens tout devient plus rude, je passe un cran au-dessus dans le dépaysement.
Quand la nuit tombe, je me suis nourri de dattes, pendant la montée, il me reste 15 km avant d'atteindre le col. Plus je monte, moins il y a de circulation. Mais c'est très difficile d'installer la tente, à part la route, il n'y a rien qui soit plat, sauf le fond de la vallée tout en bas et les sommets de la montagne tout en haut.
Je demande l'hospitalité dans un dernier café ouvert. Un vieil homme m'accueille chaleureusement et me fait à manger. Je dormirais à même le sol à côté des tables, alors que lui dormira sur le toit. Il n'y a pas d'eau courante, très peu d'objets ou de meubles, je passe de l'autre côté du décor touristique.

MAROC / Asni / 16-11-2007

L'aventure commence un peu plus.
Je quitte Marrakech mercredi midi. La route n'est pas terrible, chaud, circulation et moi qui atteinds une moyenne kilométrique minable, moyenne qui diminue encore en cours de journée. Les 15 jours sans vélo se font sentir.
La cohabitation avec les autres véhicules se passe bien. Quand la place manque, un klaxon t'avertit et tu vas sur le bas côté. Quand il y a assez de place on te double en s'écartant largement.
La route grimpe doucement et le paysage devient montagneux, avec une route qui serpente. J'avance et dépasse le dernier village avec hôtel. La nuit tombe, je commence à chercher un coin pour monter ma tente. Une maison de l'autre côté de la route ressemble à un bâtiment officiel, genre garde chasse. Je m'approche, malheur, deux gros chiens surgissent. Je pédale comme un fou, je mouline même parce que j'étais entrain de grimper et que dans la panique j'oublie de changer de vitesse. Les voitures derrière klaxonnent après moi et les chiens puisqu'on est au milieu de la route. Les sales clebs sont endurants et risquer de se faire écraser par une voiture ne les arrête pas. Enfin au bout d'un bon kilomètre, ils lâchent prise. Ouf !
Qu'est-ce que j'aurais fait si la montée avait été plus forte et que la fuite se révélait impossible ? Je détache mon petit fanion à l'arrière de la remorque, récupère la tige d'un mètre cinquante en fibre de verre et la coince sur mon porte-bagages arrière. Me voilà équipé en cas d'urgence.
Il fait complètement nuit. Je sors ma frontale et ma lumière arrière. En montée, pas de problème, quand ça descend, c'est plus chaud. Enfin j'arrive sans trop d'encombres à Asni. Il y a un barrage de la gendarmerie royale sur la route. Je leur demande s'il y a un endroit pour dormir, ils me disent que non, (sauf un hôtel pour milliardaires qui appartient à Virgin, je joins des photos pour mes amis romantiques qui voudraient faire un cadeau). J'espère que les gendarmes vont me proposer un hébergement. Raté, ils me disent d'aller voir à la maison des jeunes du village. Sur le chemin je passe devant la caserne de gendarmerie. Je retente ma chance, mais le commandant m'explique qu'il ne peut pas laisser un civil monter sa tente dans une enceinte militaire. Voyant mon embarras il trouve une solution : je n'ai qu'à m'installer à côté du barrage routier, je serais ainsi à l'abri. Cool !
De retour au barrage, les gendarmes font un peu la gueule, mais ça s'arrange très vite. L'un d'eux, Saïd m'indique où monter la tente. Après m'être installé, je vais rejoindre les gendarmes. C'est très amical, ils m'offrent à boire et à manger et acceptent poliment quelques dattes. On discute longtemps de la vie en général et de celle de gendarme en particulier, des enclaves espagnoles au Maroc, de nos familles. C'est vraiment agréable. Je vais ensuite me coucher et passe une très bonne nuit.
Je remercie encore la Gendarmerie Royale Marocaine pour sa compréhension et son accueil.

MAROC / Marrakech / 13-11-2007

Je suis resté plusieurs jours à Marrakech. Un peu malade d'abord, puis mon appareil photos est tombé en panne... encore une fois.
J'en ai profité pour compléter des étapes en Espagne.
Allez les lire ! Surtout qu'il y a des gares, des tableaux de Christian, des vaches et des Espagnols. Difficile de faire plus alléchant.

MAROC / Essaouira / 07-11-2007

Nous avons passé deux jours à Essaouira (trajet en bus local). On a revu l'océan. Pour te rassurer Arsinoe, il n'y avait pas un souffle de vent mais nous sommes quand même passés chez Driss pour manger des patisseries. Essaouira est vraiment magique.
C'est un port de pêche très vivant : bateau en construction, vente à la criée, beaucoup de pêcheurs dans les rues. La ville blanche est enserrée dans ses remparts en pisé ocre, le bleu des portes et des fenêtres est la seule autre couleur. L'océan s'étend immense et brumeux. La nuit plage, ciel et océan se confondent en un halo fantomatique.
Les gens y sont encore plus ouverts et sympathiques que les Marakchis. Plein de chats dans les rues et bien plus vaillants qu'à Marrakech, l'indice de bien-être des chats est important pour nous. Je me suis fait faire une djellabah sur mesure. Isabelle a dévalisé les souks.
On est rentré. Trop tôt.

Trop la classe le bonnet, remarquez le dos voûté à force de pédaler...

$les barques bleues d\'Essaouira$

$L\'océan$

$l\'océan$

$L\'étoile de Marrakech$

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